Il
y a 30 ans, le 15 octobre 1983, partait de Marseille un groupe de
marcheurs issus de la banlieue de Lyon. Le 3 décembre, 100.000 personnes
marchaient pour « l’égalité des droits et contre le racisme »
Cette Marche était organisée pour
dénoncer les crimes racistes, les violences policières et contre la
xénophobie, l’idéologie sécuritaire.
Or, matériellement comme politiquement,
la situation de la jeunesse de banlieue s'est dégradée. Certes, on érige
certain-e-s d'entre eux et elles, qui ont rejoint le camp de la
bourgeoisie , en exemple d'intégration. Cependant, dans la situation de
crise du capitalisme, les perspectives d'avenir semblent bien sombres
pour la grande masse de la jeunesse des quartiers populaires. Pour la
bourgeoisie, les quartiers populaires restent un terrain ennemi, et ses
habitant-e-s des ennemi-e-s, sur qui l'on fait fondre des opérations
policières massives, que l'on contrôle au faciès, que l'on tue dans des
courses poursuites en s'en lavant les mains ensuite. La police est
toujours un instrument répressif au service de l’Etat bourgeois. Cet
Etat est toujours entre les mains de la bourgeoisie, quelque soit le
gouvernement de droite ou de gauche.
La police a raison d'avoir peur des
quartiers. En 2005, les banlieues de l'Etat français ont résisté trois
semaines durant à l'appareil d'état. Ces mouvements font pour nous
partie intégrante de la lutte de classe dans l'Etat français, nous les
soutenons sans réserve. Ne refusons de nous laisser gangrener par
l'idéologie raciste , héritée des rapports coloniaux, instillée par les
médias et les gouvernements, qui désigne une partie du prolétariat et
des classes populaires comme des barbares à repousser, à boucler dans
leurs quartiers manu militari.
Tous les partis bourgeois de
gouvernement se parent d'antiracisme. Le PS s'offusque des attaques
contre Taubira, certes ignobles, et appellait à manifester contre le
racisme la semaine dernière. Or, Taubira, ministre de la justice,
justice raciste, est solidaire du gouvernement. Ce gouvernement a, comme
les précédent a apporté la guerre, la misère autour du monde, amenant
une masse de travailleurs et de travailleuses à immigrer. L’utilisation
de l’immigration clandestine organisée par le patronat est un des moyens
pour faire baisser le coût du travail, l’autre moyen étant la
délocalisation, l’externalisation des entreprises. L’immigration «
légale » ou clandestine est liée aux pillages des pays opprimés, car on
n’émigre pas par plaisir, mais par nécessité, comme l’on fait tous les
émigrés depuis des siècles.
Nous ne pouvons pas marcher derrière
ceux et celles qui font semblant de nous tendre la main tout en menant
une politique raciste.
Lorsque des adolescents meurent à cause
de la police dans un quartier populaire, lorsque des centaines de
salarié-e-s sont licencié-e-s, lorsque ratonnades, rafles, terrorisent
les immigré-e-s, lorsque des jeunes filles voilées sont agressées, des
lycéen-ne-s gazé-e-s, matraqué-e-s par la police, de petit-e-s
paysan-ne-s ruiné-e-s, c'est la même violence qui fond sur nous, la
violence du capitalisme.
Ce que nous avons besoin de construire,
c'est l'unité du prolétariat. Nous devons repousser les tentatives de
division racistes au sein de notre classe, affirmer que nous avons tous
et toutes les mêmes intérêts, que nos différences culturelles ne sont
rien par rapport à ce qui nous oppose au système capitaliste. Le système
capitaliste se moque que nous soyons blanc, noir, banlieusard-e,
rural-e, immigré-e, français-e, il nous exploite, nous jette dans la
misère, et nous réprime tous et toutes lorsque nous nous opposons à nos
patrons et au gouvernement. Une attaque contre l'un-e est une attaque
contre tous et toutes!
Les capitalistes ont besoin de maintenir
des différences de droits entre nous pour tirer nos salaires vers le
bas, comme ils ont besoin de créer de fausses divisions entre nous pour
nous affaiblir. Nous devons lutter dès aujourd'hui, et toujours, pour
l'égalité des droits, mais l'égalité, nous ne la trouverons pas sous le
capitalisme. L'égalité, nous la construirons réellement une fois le
capitalisme renversé, lorsque se seront les prolétaires qui contrôleront
les moyens de production, et construiront une société débarrassée de
l'exploitation.
- Droit de vote et éligibilité des immigrés
- Arrêt des expulsions. Fermeture des Camps de Rétention Administrative (CRA).
- Régularisation de tous les sans-papiers.
- Egalité de retraites pour les vieux travailleurs immigrés.
CONSTRUISONS LA SOLIDARITE CONTRE LES MESURES DU GOUVERNEMENT
QU’IL SOIT DE DROITE OU DE GAUCHE ET DE SON APPAREIL D’ETAT (POLICE ET JUSTICE).
MOBILISONS-NOUS CONTRE LES VIOLENCES FASCISTES ET RACISTES.
QUAND ON FRAPPE UN DES NOTRES, ON NOUS FRAPPE TOUS ET TOUTES
OCFR / PCMF
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