Plusieurs milliers de personnes (environ 1.500 a priori) ont défilé dimanche à Paris contre tous les fascismes et les racismes, en commémoration des manifestations antifascistes de février 1934 et en hommage au camarade Clément Méric tombé en juin 2013. Un succès indiscutable non pas tant par le nombre des présent-e-s que par la diversité des cortèges, montrant une tendance à la rupture avec les traditionnels défilés de la "militance professionnelle", et notamment avec une certaine extrême-gauche "centrale" (dirions-nous) ou "blanche" (diraient d'autres).
Ici une galerie de photos : http://www.flickr.com/photos/
Des collectifs de sans-papiers ont également participé, rappelant que le fascisme ce ne sont pas seulement des bandes attaquant les minorités et les progressistes dans la rue, mais aussi une tendance naissant et se développant au cœur même de l’État du Capital, duquel viendra d'ailleurs son éventuelle victoire : une tendance à la "rationnalisation" inhumaine de l'appareil de production capitaliste pour lequel, désormais (alors qu'il y a 40 ans on allait carrément recruter là-bas et entasser dans les bidonvilles ici), la "place" de certaines personnes est "dans leur pays" à ramasser l'arachide ou coudre des t-shirts pour 1€ de l'heure sous une dictature oligarchique corrompue et meurtrière, et non ici à "profiter" du "paradis" capitaliste occidental...
Ceci explique, peut-être, le nombre relativement faible de manifestant-e-s : la "gôôôche" bourgeoise étant (de surcroît) au pouvoir, on ne pouvait évidemment pas compter sur le renfort de ses troupes dans une manif ne tapant pas seulement sur quelques groupes ultras (comme lors de manifs-hommage à Clément Méric)... mais aussi sur la politique de l’État qu'elle dirige depuis bientôt deux ans ; et affirmant par ailleurs que le juste et nécessaire rejet de Dieudonné n'implique pas la complaisance envers l'apartheid sioniste, dont la social-démocratie BBR est depuis l'origine (fin des années 1940) le premier soutien hexagonal avant même la droite (gaulliste ou pas).
Pour autant, comme vient de nous le rappeler l'affaire Valls-Dieudonné et les naufrages politiques (prévisibles selon nous, mais bon) qu'elle a entraîné, cette voie d'autonomie populaire claire et nette et la seule praticable ! Il n'y aujourd'hui quasiment nulle part au PS, et surtout pas du côté de Manuel Valls, quoi que ce soit qui ressemble à la base populaire SFIO des années 1930 (que l'on peut à la rigueur s'amuser à chercher du côté du NPA, des écolos et autres "alternatifs" ou au sein du Front de Gauche - mais pas dans sa totalité), avec laquelle former un Front antifasciste uni (fut-il tactique et temporaire) : le PS est presque intégralement un néo-socialisme à la Déat, un COURANT de la fascisation rampante en cours depuis des années, et ses contradictions éventuelles avec d'autres courants de celle-ci (notamment "tiers-mondistes"/"antisionistes" alors que lui est pro-Israël à fond) n'en font PAS et n'en feront JAMAIS un allié !
La mobilisation ne s'est pas, non plus, limitée à la capitale de l'État bourgeois : la veille à Rennes (Breizh), où se tenait un meeting du Front National à la Salle de la Cité, ancienne Bourse du Travail chargée de mémoire militante ouvrière (un comble, qui en dit long sur la complaisance et la décomposition idéologique de la "gauche" qui dirige la ville), les choses ont pris une tournure autrement plus "chaude". Contrairement au mythe jacobinard "de gauche" d'une Bretagne soi-disant rongée par le "fascisme" d'ouvriers et de paysans qui se crèvent le cul de bonne heure et ne veulent rien d'autre que pouvoir VIVRE, DÉCIDER ET TRAVAILLER au pays, Breizh a encore une fois montré sa solide combattivité antifa ! :
Enfin, le week-end a également été mouvementé en Occitanie de tout-à-l'Ouest, à Bordèu/Bordeaux où deux branches de la mobilisation fasciste étaient carrément présentes en même
temps ce samedi. Dans le quartier de la place Stalingrad (ça ne s'invente pas...), 150 antifascistes, progressistes et révolutionnaires faisaient face à à peu près autant
d'islamophobes, rassemblés à l'appel du Bloc identitaire ou encore du candidat FN aux
municipales Jacques Colombier, contre un projet de Centre culturel musulman aux cris de "Ici c'est l'Occident, on est pas en Orient" et
autres joyeusetés... Mais un peu plus tôt dans
l'après-midi et à quelques arrêts de tram de là, c'était le
national-socialiste (selon ses propres mots), antisémite et "ami des
musulmans" (à condition qu'ils se tiennent tranquilles et "aiment
la France") Alain Soral qui
tenait une séance de dédicaces de son dernier
torche-balle à l'Athénée municipal. Malgré la faible publicité dont
"l'essayiste" entoure ses sorties physiques (contrairement à ses vidéos
d'élucubrations), environ 70 personnes
étaient rassemblées à quelques mètres contre sa présence ; puis s'en sont allées
(pour la plupart)
rejoindre la manif contre l'islamophobie de l'autre côté du Pont de Pierre. Là,
les antifascistes ont tenté de s'approcher des islamophobes
pour leur dire, chanter, crier ou éventuellement
exprimer à coup de canettes, de près, tout le bien qu'ils-elles
pensent d'eux. Les CRS et la BAC (on s'en serait douté...) ont protégé
leurs petits copains et quatre antifascistes ont été
arrêtés (mais rapidement libérés heureusement).
Voici quelques articles parus dans la presse locale :
http://www.francebleu.fr/
http://www.sudouest.fr/2014/
LA RIPOSTE POPULAIRE, RÉVOLUTIONNAIRE et UNIE NE FAIT QUE COMMENCER !
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