Le
processus de restauration du capitalisme par les renégats
révisionnistes en URSS –après 1956- et en Chine –après 1976- s’est
accompagné de la liquidation du camp socialiste et de la transformation
d‘ex-Etats socialistes en Etats capitalistes et impérialistes.
Des républiques de l’ex-URSS ont rejoint
l’UE comme la Pologne, les Etats baltes, la Tchécoslovaquie qui s’est
scindée en deux -la République Tchèque et la Slovaquie-, la Roumanie, la
Bulgarie ; d’autres sont candidates comme la Serbie, la
Bosnie-Herzégovine, l’Albanie.
Face
à une Russie impérialiste qui tend à s’affirmer, la politique des
impérialistes US et UE est de poursuivre le démantèlement de la zone
d’influence russe, comme en Géorgie, dans les ex-républiques
caucasiennes et aujourd’hui en Ukraine.
La Russie impérialiste ne l’entend pas
de cette oreille et veut au minimum maintenir sa zone d’influence,
voire l’étendre, d’un point de vue stratégique et économique.
L’Ukraine est au centre de cette lutte entre les impérialistes occidentaux et la Russie impérialiste.
L’Ukraine est un pays à fort potentiel
économique, avec une agriculture et une industrie développées. Les
normes capitalistes de développement ont cependant entrainé un
appauvrissement général de la population avec une croissance à deux
chiffres du début 2000 jusqu’à la crise, qui a fortement touché
l’Ukraine. Elle est largement tributaire de la Russie pour le pétrole et
le gaz, la Russie ayant ainsi un levier économique très important. Les
impérialistes UE et US cherchent à peser plus lourdement sur l’économie
ukrainienne, devant pour cela contrer l’influence des impérialistes
russes.
L’offensive UE et US s’est
particulièrement renforcée avec la révolution « orange » de 2004,
amenant Viktor Iouchtchenko au pouvoir en alliance avec le parti de
Ioulia Tymochenko. Le régime pro-UE a alors produit une corruption
incroyable et a renforcé le populisme, le fascisme et le néonazisme. Du
coup, en 2010, le président pro-russe Ianoukovytch a été élu. La
corruption s’est amplifiée et a renforcé la catastrophe économique,
malgré l’aide intéressée de Moscou.
La lutte s’aiguise alors entre les
impérialistes occidentaux et russes. Ianoukovytch s’appuie sur la
Russie contre l’UE. En novembre 2013, les premières manifestations
pro-UE voient le jour. Les occidentaux renforcent alors la lutte pour la
« démocratie » à l’occidentale, avec la participation active des
ultranationalistes et des néo-nazis relativement puissants.
Le 23 février, un nouveau président par
intérim prend la place de Ianoukovytch. La première mesure du
gouvernement mis en place avec le soutien actif des USA et de l’UE a été
d’enlever le statut de langue nationale aux Russes qui forment une
grande partie de la population dans la partie Est du pays. Cela a
provoqué un fort mouvement d’opposition pro-russe.
Le mouvement pro-russe s’est amplifié
dans la partie est russophone et particulièrement en Crimée. Cette
ex-république autonome d’URSS avait été cédée à l’Ukraine en 1954 par
Khrouchtchev, ouvrant la brèche au démantèlement de l’URSS suite au
processus de restauration capitaliste initié peu après la mort de
Staline. La Crimée partage pourtant peu d’histoire commune avec
l’Ukraine, étant sous le giron russe depuis le 18ème siècle.
Pour les impérialistes russes, la Crimée est donc un territoire commode à
replacer sous contrôle afin d’accentuer la pression militaire dans la
bataille inter-impérialiste qui se mène en Ukraine
La lutte en Ukraine est présentée
faussement comme une lutte pour la démocratie. Ce qui est présentée
comme la « nouvelle guerre froide » est en réalité une lutte
inter-impérialiste qui oppose deux camps : celui des impérialistes US et
UE et leurs alliés ; et celui de l’impérialisme russe et de ses alliés,
comme la Chine impérialiste avec qui la Russie a des accords de
coopération.
Deux blocs se dessinent donc.
Aujourd’hui, l’impérialisme russe est encore sur la défensive et est
contraint, faute de pouvoir passer à l’offensive, de montrer les dents
face aux impérialistes concurrents. L’objectif des impérialistes
occidentaux est d’affaiblir la Russie, de pénétrer sur son glacis, de
réduire sa zone d’influence économique et stratégique, alors que la
Russie veut renforcer sa zone économique et stratégique et l’étendre ou
reprendre la main dans les ex-républiques socialistes. La Chine
impérialiste est elle-même en concurrence directe avec les impérialistes
UE et US. C’est pourquoi la Russie et la Chine ne peuvent que se
rapprocher et constituer autour d’eux un filet d’alliances économiques
et stratégiques afin de former un bloc pour s’opposer aux prétentions du
bloc existant. D’autant plus que cette lutte inter-impérialisme se
développe en Afrique.
Les puissances impérialistes poursuivent
une lutte sans merci pour le repartage du monde au détriment des
peuples opprimés. Dans cette lutte, elles sont aidées par leurs chiens
de garde qu’ils défont si ceux-ci ne font plus l’affaire, comme on le
voit en Afrique, mais aussi comme on l’a vu en Yougoslavie et comme on
le voit aujourd’hui en Ukraine.
L’impérialisme c’est la guerre, et « La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens » (Clausewitz).
Les contradictions inter-impérialistes
se développent sur fond de crise qui s’approfondit. En Ukraine, comme
dans le reste de l’ex-URSS, ce sont les oligarques qui se sont enrichis
en s’appropriant la propriété socialiste. Ils négocient soit avec la
Russie impérialiste soit avec l’UE et les USA les aides qu’ils peuvent
recevoir pour continuer à piller les richesses de l’Ukraine qu’ils ont
volé à leur propre peuple. Pendant ce temps-là, la classe ouvrière et
les masses populaires d’Ukraine voient de jour en jour le chômage, la
misère, la perte de toutes les conquêtes acquises par le sang contre
leur classe dirigeante et au cours de la guerre de libération nationale
contre le fascisme.
Ce dernier resurgit sur fond de crise,
dans tous les pays d’Europe sous différentes formes, s’inspirant du
passé en s’adaptant à la nouvelle situation générale, à savoir qu’il n’y
a plus de camp socialiste ni de puissants partis authentiquement
communistes comme avant la guerre. Quelle que soit leur couleur
politique, les gouvernements sont incapables de résoudre la crise. Il
n’est alors pas étonnant qu’ils favorisent, creusent ainsi le lit du
fascisme dont aura éventuellement besoin la bourgeoisie pour maintenir
le système dont elle tire ses profits. Le fascisme c’est la dictature
brutale de l’aile la plus réactionnaire de la bourgeoisie impérialiste,
c’est le capital financier lui-même prêt à tout pour sauver le système.
On ne peut s’appuyer sur un impérialisme
contre un autre, pas plus qu’on ne peut défendre le capitalisme, dont
sont victimes l’immense majorité de la population mondiale, en soutenant
les gouvernements bourgeois, quelle que soit leur couleur politique.
S’opposer aux impérialistes, c’est
s’opposer à leurs plans, c’est s’attaquer au système capitalisme, c’est
s’opposer à nos faux amis de gauche qui ne veulent que réformer le
système. S’opposer à aux impérialistes, c’est lutter pour la révolution
socialiste, seule capable de mettre à bas le capitalisme.
Dans cet objectif, il est nécessaire de
développer le Parti dont nous avons besoin, dont le but final est le
renversement de la bourgeoisie, la conquête du pouvoir par la classe
ouvrière alliée aux masses populaires et la réalisation d’une société
sans classe à l’échelle mondiale, le communisme.
A bas l’impérialisme, fauteur de guerre !
Pour la lutte menée par la classe ouvrière et les masses populaires contre tous les réactionnaires et les impérialistes !
Vive l’internationalisme prolétarien !
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