Edito : Nous voulons vivre en travaillant ou mourir en combattant
Le 17 novembre 2018, les digues éclatent et un fleuve de colère se déverse. Lieux stratégiques occupés, péages ouverts, économie bloquée, centre villes bourgeois dévastés : les prolétaires s’organisent contre la hausse des prix.
Le 24 novembre, le 1er décembre, le 8 décembre, les quartiers de l’est de Paris sont attaqués et la police est en retraite. Le 6 décembre, les flics font agenouiller les lycéens de Mantes la Jolie pour montrer aux masses combatives qu’il faut respecter l’ordre. Des lieux de pouvoir sont incendiés et dégradés. Des politiciens et des hauts fonctionnaires sont pris à partis à coté de chez eux. 2/3 des radars automatiques sont hors d’état. La circulation sur les routes est en partie directement contrôlée par les masses populaires elles mêmes. Sur certains péages comme au nord de Bordeaux ou dans le Nord Pas de Calais, ce sont des milliers de personnes chaque jours qui occupent et affrontent la police la nuit venue.
Au delà des prix, c’est un cri de rage, celui des Canuts « nous voulons vivre en travaillant ou mourir en combattant ». Cette vie, on n’en veut plus. Alors, les jeunes ouvrières et ouvriers décident de se battre.
2005-2018, deux hivers de combats pour la dignité. Contre l’indignité de la vie ouvrière, aujourd’hui dans les zones périurbaines sans âme et les campagnes pauvres, hier dans les quartiers populaires.
Et puis … les opportunistes, les politiciens « apolitiques » ont apporté leurs vielles recettes réformistes. Le mouvement s’est canalisé : manif déclarées, revendications réformistes comme le retour de l’ISF ou le RIC qui détourne la masse du combat pour le vrai pouvoir, celui de gérer directement la société, On viens endormir les gens avec des films, des débats, des colloques, des conférences, plutôt que de faire de la politique sur les barricades et des formations dans des organisations combatives.
Mais la colère, la rage, sont toujours là. La violence n’a jamais fait décroître le soutien aux gilets jaunes dans les catégories populaires. Le sans plomb 95 frôle les 1,70€ le litre. L’alimentation augmenté de 6% en moyenne sur l’hiver, et jusqu’à 20% pour les produits les moins chers. L’électricité explose.
Alors, il faut repartir de zéro. Reprendre les enseignements du mouvement des gilets jaunes et construire le front contre la vie chère. Reprendre les piquets de blocages, les opérations escargots. Reprendre les péages, brûler les radars, détruire les bornes de parking payant. Sabotage et blocage, organisation de grèves. Ce qui à fait le succès des mouvements prolétaires d’hier doit être repris, car sinon, ils vont nous faire crever !
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