La
bourgeoisie a depuis longtemps dressé son bilan de "Mai 68".
Pour les plus libéraux, c'était la rébellion de la jeunesse
idéaliste contre la « société des vieux », une colère
puérile dont des "vétéran" bien rangés se souviennent
et dressent un bilan définitif. Pour les plus ouvertement
réactionnaires c'était l'attentat d'une jeunesse ingrate contre la
bonne société gaulliste qui a mis à bas toutes les vieilles
valeurs. Dans les deux cas en somme, l'analyse bourgeoise réduit 68
à sa dimension "jeune" et étudiante, sa durée au mois de
Mai et sa portée politique à des affrontements romantiques portés
par quelques revendications "sociétales" telles que la
libération sexuelle.
Pour les ouvriers,les etudiantes e la
jeunesse revolutionaire, les masses populaires en revanche, Mai-Juin
68 a été infiniment plus que cela.
Il est l'explosion d'un grand
mouvement dans l'universitè qui deborde dans les routes et reponds à
la police et à la repression qui arrives à les usines et contribue
à la plus longue et la plus grande grève générale que la France
ait connue. Les événements de Mai
et Juin 1968 amorcent un nouveau processus révolutionnaire qui
n'avait pas pour but quelques réformes sociales mais la
transformation du système tout entier: une rupture avec le
révisionnisme, représenté par le vieux Parti "communiste"
Français. Cette rupture a prouvé qu'il était possible de remettre
en cause le capitalisme de manière conséquente.
Dans
ce grand mouvwment uovriers-etudiantes, emergent les maoistes et la
plus dynamique des organisations entre eux : La Gauche prolétarienne.
La
Gauche Prolétarienne a tenté de faire le lien entre le mouvement de
la jeunesse étudiante et les masses ouvrières en établissant
certains de ses militants dans les plus grandes usines. Elle a tenté
à travers cette pratique de radicaliser les luttes et d’établir
une ligne de démarcation avec les révisionnistes. Avec la création
de la NRP (Nouvelle Résistance Populaire) elle avait jeté les bases
des forces combattantes nécessaires à toute révolution. De plus,
la GP avait commencé à former un front avec les organisations de
masse qu’elle avait lancé telles que l’Union des Comités de
Lutte d’Atelier, le Mouvement des Travailleurs Arabes ou le Secours
Rouge. La GP a développé un travail de masse considérable dont
nous devons nous inspirer. Néanmoins en refusant d’édifier le
parti, elle n'a pas su appliquer les principes du léninisme de façon
conséquente, et cela l’a conduit dans une impasse menant à son
autodissolution.
Loin
d'être un phénomène purement "français" les
événements de 68 trouvent leur origine en Asie, dans la lutte
contre la guerre impérialiste au Vietnam, et sont inspirés par la
Grande Révolution Culturelle et Prolétarienne lancée alors en
Chine. Loin aussi d'être cantonnés au seul mois de Mai ils
ouvriront une longue période de Lutte de classe dans l'ensemble des
Pays du "Nord" impérialiste, en Italie, en Allemagne ou
encore au Japon. Même dans les pays du « Bloc de l’Est »
révisionnistes des groupes d’ouvriers et d’étudiants seront
inspirés par cette rébellion. Si ce grand mouvement finit par être
liquidé, il est important d'être conscient de ce qu'il a réellement
été et de ce qu'il continue de représenter aujourd'hui pour le
mouvement révolutionnaire.
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