Pour la vaste majorité de la population, voter ne sert à rien. D’élections en élections, l’écart des richesses continue de se creuser, les attaques contre les travailleurs et les travailleuses se multiplient, les budgets militaires augmentent, les guerres menées contre les peuples des pays exploités se poursuivent, l’extrême pauvreté des populations autochtones au pays perdure, et cela, peu importe les partis au pouvoir, qu’ils soient de droite ou «de gauche». La raison à cela est bien simple: sous le capitalisme, en dépit du suffrage universel, ce sont ceux qui détiennent le capital – les banques, l’industrie, les ressources naturelles, le commerce, les médias, etc. – qui décident. L’État et le parlement, malgré leur vernis démocratique, ne sont en fait rien d’autre que les appareils dont se sert la bourgeoisie – la classe sociale qui possède les moyens de production – pour maintenir sa domination sur la société. Au Canada, cette domination prend actuellement la forme de la démocratie bourgeoise.
Comme toutes les campagnes électorales qui ont précédé au pays, celle qui approche au Québec sera le théâtre d’une compétition entre des formations politiques (PLQ, CAQ, PQ, QS) qui ne sont en réalité que différentes fractions d’un seul et même parti représentant les intérêts de la grande bourgeoisie. Qu’elles adoptent un discours plus protectionniste ou davantage libre-échangiste, qu’elles soient fédéralistes ou souverainistes, toutes s’entendent sur l’essentiel, à savoir le maintien du régime capitaliste d’exploitation et de la propriété privée des moyens de production. Bien qu’il y ait des différences mineures dans la manière dont ces formations politiques proposent de gérer le capitalisme dans la province, ces différences s’estompent rapidement dès que les besoins du Capital l’exigent. Dans ces conditions, l’acte de voter consiste, pour celles et ceux qui n’ont rien d’autre que leur force de travail et leurs possessions personnelles – c’est-à-dire pour la grande majorité des gens – à choisir périodiquement, parmi une poignée de bourgeois, ceux qui les écraseront au parlement pendant les prochaines années! Cela, un bon nombre de travailleurs et de travailleuses l’ont compris, comme en témoignent les taux d’abstention élevés à chaque élection.
La démocratie bourgeoise, c’est la dictature de la bourgeoisie! Tant que nous n’aurons pas renversé le pouvoir de la classe dominante et que nous n’aurons pas mis en place un nouvel État au service des masses laborieuses, tant que la classe ouvrière ne se sera pas emparée par la force du pouvoir politique, la démocratie ne sera qu’un mot creux servant à tromper le peuple. Il faut refuser la mascarade électorale et lutter hors des parlements – contre l’État bourgeois – pour prendre possession des moyens de production et pour instaurer une démocratie ouvrière, un régime nouveau dans lequel les travailleurs et travailleuses ne seront plus des machines à générer du profit mais auront un contrôle véritable sur leurs conditions d’existence.
Le Parti communiste révolutionnaire (PCR) appelle à boycotter activement les élections bourgeoises provinciales au Québec et à lutter pour le pouvoir de la classe ouvrière! Boycotter activement les élections, c’est bien sûr ne pas aller voter, mais c’est aussi dénoncer par les actes la démocratie bourgeoise et s’attaquer concrètement, même à une échelle réduite, à ses institutions. C’est pourquoi notre parti appelle à multiplier, tout au long de la campagne électorale, les actions et les gestes de protestation contre le pouvoir bourgeois. Il faut s’emparer sans attendre de tous les moyens d’action à notre portée, aussi modestes soient-ils. C’est en maîtrisant d’abord des formes de lutte simples qu’on peut ensuite passer à des formes plus complexes et plus percutantes. Nous appelons également à une manifestation de rue combative à Montréal le soir des élections, soit le lundi 1er octobre à 18h30 à la Place Émilie-Gamelin.
Ces actions serviront à faire progresser le mouvement révolutionnaire vers l’offensive prolétarienne du 1er mai 2019. À cette date, nous allons commémorer politiquement le 100e anniversaire de la grève générale de Winnipeg – un des événements les plus importants dans l’histoire de la classe ouvrière canadienne – en prenant massivement d’assaut le centre financier de Montréal et en affrontant dans la rue l’État capitaliste. Voilà ce que signifie boycotter activement les élections et le parlement bourgeois! Les ouvrières et ouvriers doivent renouer avec les traditions de lutte de leur classe, se réapproprier son expérience passée et s’organiser dès maintenant dans la lutte politique pour renverser le pouvoir des capitalistes!
Révoltons-nous contre la démocratie bourgeoise!
Combattons pour le pouvoir de la classe ouvrière!
En avant vers l’offensive prolétarienne du 1er mai 2019!
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