La grève de la faim des prisonniers palestiniens est en train de
s’étendre : on dénombre vendredi 400 grévistes, qui répondent ainsi aux
nouvelles mesures de répression contre eux. Mobilisons-nous pour les
soutenir !
Accusés d’être « trop mou » à Gaza, non seulement par des partis qui se situent encore plus à l’extrême droite que lui, mais aussi par 53 % de la population israélienne selon un sondage réalisé le 27 mars dernier par la télévision israélienne Kan, le gouvernement Netanyahou qui n’a pas osé intensifier la guerre contre Gaza, a choisi d’ouvrir un nouveau front dans les prisons, pour montrer « ses muscles », analyse Ramzy Baroud, journaliste américano-palestinien.
Il a donc décidé de durcir, en janvier dernier, les conditions de détention des détenus palestiniens dans plusieurs prisons, dont celles d’Ofer, du Neguev et de Rimon, avec un rationnement de l’eau, l’interdiction de se préparer à manger dans les cellules et l’installation de dispositifs de brouillage pour bloquer l’utilisation de portables dans les prisons.
Sachant que de tels dispositifs sont susceptibles d’entraîner de graves problèmes de santé, les prisonniers ont protesté dans plusieurs prisons et l’ordre a été donné de les réprimer brutalement.
C’est ainsi que le 20 janvier dernier, l’assaut a été donné à la prison d’Ofer (près de Ramallah) comme à Nafha et Gilboa en Israël. Les raids qui y ont été menés ont blessé plus d’une centaine de prisonniers, dont un bon nombre par balles.
Des raids similaires ont été effectués dans la prison du Neguev le 24 mars, par l’unité Metzada, connue pour sa très grande violence. De nombreux prisonniers palestiniens ont dû être hospitalisés, dont deux dans un état critique. Mais ils ont riposté, et deux gardiens auraient été poignardés avec des objets pointus.
Même scénario le lendemain, avec la même unité attaquant les prisonniers de Ramon, Gilboa, Nafha et Eshel.
Tandis que la direction des prisonniers décidait de démanteler ses comités à l’intérieur des prisons au profit d’autres formes de représentation plus difficiles à cibler par l’administration pénitentiaire, cinq prisonniers ( Wa’el Jaghoub, Muhammad A’rman, Zaid Besisi, Hussain Derbas, et Akram Abu Baker) démarrait une grève de la faim, rapidement suivie par d’autres détenus.
Et la proximité de la journée internationale des prisonniers politiques, qui se déroule le 17 avril prochain, risque de renforcer ce mouvement de protestation parmi les quelque 6000 prisonniers palestiniens.
Pour rappel, les grévistes de la faim réclament :
l’installation de téléphones publics dans les prisons
le retrait des dispositifs de brouillage introduits dans les cellules
Le droit de visite familiale normal (deux fois par mois) pour tous les prisonniers, dont ceux de Gaza et les centaines d’autres qui en sont actuellement privés, en tant que châtiment collectif
la prise en charge médicale digne de ce nom
le transfert des prisonnières de Damon vers un centre répondant aux besoin des femmes, selon les règles internationales
la fin de l’isolement en cellule
l’amélioration des conditions de détention des enfants palestiniens emprisonnés, et leur libération
L’association de défense des prisonniers palestiniens Addameer rappelle que les prisonniers palestiniens ne disposent pas de procès répondant aux critères internationaux, qu’ils sont également privés du statuts de prisonniers politiques et de prisonniers de guerre, qu’ils sont systématiquement soumis à la torture et à des mauvais traitements.
Elle appelle les hommes et les femmes du monde entier à se mobiliser pour réclamer leur libération.
Addameer Prisoner Support and Human Rights Association : Email : info chez addameer.ps – Website : www.addameer.org
Pour sa part, Ramzy Baroud estime que Netanyahou joue à un jeu dangereux.
« Croire que les prisonniers sont vulnérables parce qu’isolés, est une lourde erreur, écrit-il, car ils constituent un symbole très fort pour l’ensemble de la société palestinienne, d’autant qu’ils sont les seuls à être capables de surmonter les divisions entre partis pour lutter de manière commune et organiser une résistance collective ».
APPEL A RASSEMBLEMENT CE DIMANCHE 14 AVRIL A PARIS
DE 15 H À 18 H
A LA FONTAINE DES INNOCENTS (Métro-RER Châtelet les Halles. A l’angle de la rue Berger et de la rue Lescaut)
(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)
Sources : Samidoun, Addameer, Ramzy Baroud.
CAPJPO-EuroPalestine
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