À l’occasion du 28e anniversaire du massacre de quelque 300 prisonnières et prisonniers politiques par le régime réactionnaire social-démocrate alors au pouvoir, nous republions cet article paru initialement en juin 2011 dans les pages du journal Partisan:
En 1980, après des décennies de souffrance et de pauvreté croissante pour les masses, le Parti communiste du Pérou (PCP) déclenchait la guerre populaire. À la suite de l’échec de la stratégie parlementaire qui s’était avérée incapable de sortir les opprimés et les exploités de la misère, le PCP a ouvert un nouveau sentier, ce qui allait susciter une réaction particulièrement brutale de la part de l’État péruvien et du régime meurtrier alors dirigé par Alan García.
L’expérience du Parti communiste du Pérou jusqu’à ce jour nous montre que jamais l’État n’hésitera à recourir à la répression la plus ignoble pour protéger la classe dominante et la propriété privée. Le massacre de près de 300 prisonnières et prisonniers politiques le 19 juin 1986, ordonné par le président Alan García au moment même où il assistait au congrès de l’Internationale socialiste à Lima, prouve que la social-démocratie est tout aussi disposée que la bourgeoisie réactionnaire à procéder à l’extermination physique des militantes et militants communistes, si cela s’avère nécessaire pour protéger les droits du capital.
Il est de notoriété publique que pendant des décennies, l’armée péruvienne et les escadrons de la mort ont mené une politique d’extermination systématique des présumés supporters de la révolution, en particulier parmi la paysannerie. Des femmes et des enfants, et dans de nombreux cas des villages entiers ont été victimes de leurs exactions, parce que leur communauté était réputée sympathique au PCP.
Les prisonnières et prisonniers héroïques, qui n’en pouvaient tout simplement plus de pourrir dans les prisons de l’ennemi et qui savaient très bien que le régime n’avait jamais hésité à massacrer leurs prédécesseurs, ont lancé un mouvement de lutte pour tenter d’améliorer leur sort. Tout comme celles de Callao et de Lurigancho, la prison de l’île d’El Frontón a subi l’assaut combiné de la marine, de l’infanterie, de l’armée régulière et de l’escouade d’élite de la police péruviennes.
Après plusieurs heures d’intenses combats, les prisonnières et prisonniers se sont rendus; mais ce n’était pas suffisant pour la troupe, qui les a exécutés un à un, avec une balle dans le cou. Les corps des martyrs ont été jetés dans des fosses anonymes à l’extérieur de Lima. Et personne n’a été puni pour ce crime odieux.
Le 19 juin, souvenons-nous du
«Jour de l’héroïsme»!
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