Le confinement, l’hydroxychloroquine et le Professeur Raoult
le cause du peuple
Le journal du dimanche le révèle ce 26 avril : il y aurait eu 40 000
morts dus au coronavirus sur le territoire de l’État Français. Plus de
9000 personnes seraient mortes à domicile, selon Médecin Généralistes de
France, soit directement à cause du coronavirus, soit indirectement,
par manque de soin, par exemple à cause de l’encombrement des hôpitaux.
Et ce, alors que, selon des estimations, seule 5,7% de la population a
été atteinte par le virus. Et les chiffres de mortalité officiels sont
eux aussi incomplets.
donc, à minima, multiplier par 12 le nombres de morts : on arrive très rapidement au demi million de morts, et ici on ne prend même pas en compte la surcharge des hôpitaux et la désorganisation totale de l’économie.
Alors, pourquoi ce débat autour de l’hydroxychloroquine ? Le gouvernement, les industriels, une grande partie de la bourgeoisie poussent pour remettre tout le monde au travail le plus tôt possible. Si ce médicament avait permis de soigner massivement et pour pas cher, il serait déjà en circulation, très largement. Il est très dangereux de mettre en circulation un médicament qui n’est pas testé selon un processus très strict, et parfois même avec ce processus, quand il y a des conflits d’intérêts. Ainsi, les antiarythmiques étaient utilisés, de manière empirique, pour lutter contre les infarctus du myocarde : en réalité, elles provoquaient une multiplication par 2,7 de la mortalité. On se souvient également des 2000 morts du Médiator.
Le débat, de toute façon, ne se situe pas au niveau de la chloroquine. C’est un débat politique. Veut-on reprendre le travail simplement parce qu’un médicament est peut être efficace, tout ça pour les intérêts des industriels ? Doit-on suivre un sauveur providentiel, un pseudo-génie, qui aurait trouvé un remède miracle ? Nous devons soutenir la thèse inverse. Ce sont les masses qui font l’histoire. C’est avant tout la réaction collective, la réaction de masse, ici la « distanciation sociale », qui permet de lutter contre l’épidémie. Ce sont les moyens, la formation de la population, le nombre de cadres de santé, qui est essentiel. Bien sûr, la bourgeoisie utilise le confinement pour défendre ses intérêts, pour reprendre des conquêtes sociales aux ouvriers. Mais ce n’est pas le confinement en soi qui reflète l’intérêt de la bourgeoisie.
Un aspect de la science bourgeoise est l’isolement des scientifiques du reste de la société. Les scientifiques ne sont compétents “que” dans leur domaine. Ils ne sont jamais confrontés à d’autres réalités, forcés à l’humilité. Politiquement, par exemple, il y a très peu de prises de position, d’analyses complètes, détaillées, par des scientifiques. Le professeur Raoult peut donc avoir l’illusion d’avoir raison “seul contre tous”, puisqu’il a toujours eu raison, et qu’il n’a pas besoin de le prouver ! Mais finalement, le débat doit s’élever au delà du traitement, au niveau de la méthode. Utiliser les réseaux sociaux, le complotisme, pour se placer en sauveur providentiel, au dessus de la science, c’est reprendre la méthode mensongère de l’extrême droite.
Nous ne devons pas non plus perde de vue que la société est divisée en classes sociales, et que dire « on peut soigner le virus, même si, en vrai, il y aura des morts », c’est une façon civilisée de dire ce que dit Donald Trump : « il n’y a pas d’épidémie », « on peut se soigner avec des UV ou de la javel », ce qui revient à dire « les ouvriers doivent retourner au travail, puisqu’il n’y a pas de danger ». Alors que, pourtant, l’épidémie de covid-19 est loin d’être une simple grippe.
Le confinement ne doit pas faire débat : c’est son utilisation par la bourgeoisie qui est problématique
Ce n’est évidemment pas une volonté de mentir de la part du gouvernement. C’est simplement parce que ces chiffres doivent se baser sur des études démographiques, qui ne peuvent être réalisées qu’après coup. Mais ces chiffres doivent nous alerter. Un simple calcul nous permet de comprendre. Il y a eu environs 5% d’infectés, il en faudrait au minimum 12 fois plus pour atteindre « l’immunité collective » – dont la possibilité est, de toute façon, de plus en plus remise en question. Il faudraitdonc, à minima, multiplier par 12 le nombres de morts : on arrive très rapidement au demi million de morts, et ici on ne prend même pas en compte la surcharge des hôpitaux et la désorganisation totale de l’économie.
Alors, pourquoi ce débat autour de l’hydroxychloroquine ? Le gouvernement, les industriels, une grande partie de la bourgeoisie poussent pour remettre tout le monde au travail le plus tôt possible. Si ce médicament avait permis de soigner massivement et pour pas cher, il serait déjà en circulation, très largement. Il est très dangereux de mettre en circulation un médicament qui n’est pas testé selon un processus très strict, et parfois même avec ce processus, quand il y a des conflits d’intérêts. Ainsi, les antiarythmiques étaient utilisés, de manière empirique, pour lutter contre les infarctus du myocarde : en réalité, elles provoquaient une multiplication par 2,7 de la mortalité. On se souvient également des 2000 morts du Médiator.
Le débat, de toute façon, ne se situe pas au niveau de la chloroquine. C’est un débat politique. Veut-on reprendre le travail simplement parce qu’un médicament est peut être efficace, tout ça pour les intérêts des industriels ? Doit-on suivre un sauveur providentiel, un pseudo-génie, qui aurait trouvé un remède miracle ? Nous devons soutenir la thèse inverse. Ce sont les masses qui font l’histoire. C’est avant tout la réaction collective, la réaction de masse, ici la « distanciation sociale », qui permet de lutter contre l’épidémie. Ce sont les moyens, la formation de la population, le nombre de cadres de santé, qui est essentiel. Bien sûr, la bourgeoisie utilise le confinement pour défendre ses intérêts, pour reprendre des conquêtes sociales aux ouvriers. Mais ce n’est pas le confinement en soi qui reflète l’intérêt de la bourgeoisie.
La science est le reflet d’une position de classe
Nous devons absolument nous éloigner de l’idolâtrie de personnes, de « génies », ne retenir de chaque « grand personnage » que son aspect de synthèse de la pratique sociale. Bien sûr, Didier Raoult est un immense nom de la science, un “génie”, dans ce sens. Mais les “génies” scientifiques ne sont, au final, que ceux qui synthétisent les avancées obtenues grâce à un travail collectif, des moyens techniques nouveaux, également dus à un travail collectif. Des dizaines de milliers d’hommes et de femmes travaillent sur le coronavirus, sur des traitements, des vaccins, étudient sa létalité, sa contagion. Il n’y a pas de “complot anti-Raoult”. Si le traitement fonctionnait, même partiellement, des pays comme le Brésil ou les États-Unis l’utiliseraient massivement pour éviter le confinement.Un aspect de la science bourgeoise est l’isolement des scientifiques du reste de la société. Les scientifiques ne sont compétents “que” dans leur domaine. Ils ne sont jamais confrontés à d’autres réalités, forcés à l’humilité. Politiquement, par exemple, il y a très peu de prises de position, d’analyses complètes, détaillées, par des scientifiques. Le professeur Raoult peut donc avoir l’illusion d’avoir raison “seul contre tous”, puisqu’il a toujours eu raison, et qu’il n’a pas besoin de le prouver ! Mais finalement, le débat doit s’élever au delà du traitement, au niveau de la méthode. Utiliser les réseaux sociaux, le complotisme, pour se placer en sauveur providentiel, au dessus de la science, c’est reprendre la méthode mensongère de l’extrême droite.
Nous ne devons pas non plus perde de vue que la société est divisée en classes sociales, et que dire « on peut soigner le virus, même si, en vrai, il y aura des morts », c’est une façon civilisée de dire ce que dit Donald Trump : « il n’y a pas d’épidémie », « on peut se soigner avec des UV ou de la javel », ce qui revient à dire « les ouvriers doivent retourner au travail, puisqu’il n’y a pas de danger ». Alors que, pourtant, l’épidémie de covid-19 est loin d’être une simple grippe.
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